Après avoir alerté sur les problèmes qui subsistent, avant même la rentrée scolaire, lors d'un point presse le 31 août, le Collectif des parents du 93 s'est associé à la grève des enseignants, en ce 19 septembre, et était présent à la manifestation parisienne.
En effet, malgré une augmentation notable du nombre de nouveaux postes (150 annoncés, pour 75 classes créées + 60 pour les remplacements + 16 pour les classes de moins de 3 ans) + 24 créations de classes obtenues en septembre, le compte n'y est pas. Aujourd'hui, ce sont 1 700 élèves en plus dans le 93 (l'un des plus forts chiffres en France), donc la création de postes s'imposait après des années de suppression malgré une poussée démographique d'1% d'élèves chaque année, depuis environ 10 ans.
Déjà, des problèmes de remplaçant-e-s commencent à se poser dans plusieurs villes et persistent fortement dans certaines matières en collège. Alors même que le rectorat annonce des dispositifs "plus de maîtres que de classes", nous demandons déjà "autant de maîtres que de classes" !
Les 40 % de postes vacants de médecins scolaires restent non pourvus. Les psychologues et infirmières sont aussi en souffrance. Plusieurs communes signent ou préparent des Contrats locaux de santé en négligeant complètement cette question, pourtant primordiale dans nos quartiers.
Seuls 1,5 % des enfants de moins de 3 ans sont scolarisés dans notre département cette année contre 0,8 % l'an dernier. Rappelons juste que c'est un gage, d'après de nombreuses études, de réussite scolaire dans les quartiers populaires. Et que le Ministre de la Ville F. Lamy a pris un engagement de 30 % à la fin du quinquennat dans le 93, lors de sa venue à Bobigny le 9 janvier dernier, lors d'une réunion publique.
Le nombre d'enfants porteurs de handicaps non scolarisés reste élevé et non transparent.
Les moyens alloués aux communes pour accueillir un grand nombre d'élèves nouveaux et pour mettre en place la réforme des rythmes scolaire dans de bonnes conditions restent trop faibles.
Enfin, tous les dispositifs de type RASED et d'aide aux élèves en difficulté sont mis à mal depuis des années. Résultats : 35 % des
enfants du 93 sont dans le privé et des milliers d'euros sont dépensés en cours particuliers et autre systèmes privés.
Sur toutes ces questions et sur la fin de la concurrence entre élèves, entre familles, entre établissements et entre villes, le Collectif des parents du 93 restera actif, aux côtés des parents d'élèves, des enseignant-e-s et des élu-e-s, et vigilant et n'acceptera pas que l'on continue à négliger les enfants du département le plus pauvre de France. Si la refondation vise à corriger les inégalités à la naissance, alors notre département devrait être pilote.